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Sécheresse : situation toujours préoccupante sur certaines régions

22/03/2023

Depuis l’été 2021, la France subit une sécheresse météorologique préoccupante qui se poursuit ces dernières semaines. Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie à l'exception des mois de décembre 2021, juin 2022, septembre 2022 et novembre 2022.

Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l'été 2022.
De la même manière, ce déficit de précipitations ne permet pas une recharge satisfaisante des nappes, (dont le niveau était déjà particulièrement bas après la sécheresse de cet été), alors que l’hiver permet habituellement aux sols de se gorger d’humidité, aux nappes souterraines et rivières de retrouver leurs niveaux habituels. Cette période dite « de recharge des nappes » est cruciale pour que les stocks d’eau se reconstituent.
 

Quelle est la situation actuelle en France ?

La pluviométrie à l’échelle de la France depuis le mois de septembre présente un déficit de l’ordre de 15 %. Dans le détail, le mois de septembre a été excédentaire de 15 %, suivi par un mois d’octobre très déficitaire (-35 %). Les mois de novembre, décembre et janvier ont été relativement proches de la normale. Le mois de février a été marqué par un déficit important, la pluie n’étant pas tombée sur le pays entre le 21 janvier et le 21 février, soit 32 jours (plus longue série de jours consécutifs sans précipitations*). Le mois de février présente un déficit de 75 % (soit – 50 mm). Entre le 1er et le 19 mars, il est tombé en moyenne sur la France, 63 mm soit 94 % du cumul mensuel normal d’un mois de mars.

* On parle de jour sans pluie quand le cumul des précipitations agrégé sur la France est inférieur à 1 mm.

En plus des précipitations, l’épaisseur du manteau neigeux à cette période de l’année permet d’anticiper le niveau d’alimentation des cours d’eau en période de fonte à la fin du printemps et au début de l’été. L’enneigement est exceptionnellement déficitaire sur les Alpes, et très déficitaire sur les Pyrénées. Sur la Corse, après avoir été quasi nul jusqu’à mi-janvier, l’enneigement est proche de la normale. Sur le Massif central, l’enneigement est très déficitaire. L’état d’enneigement dans les Alpes est plus faible que celui du 1er mars 2022. En mars 2022, l’enneigement était excédentaire sur les Pyrénées.

Quelles conséquences sur les sols ?

Les précipitations proches des normales de novembre à janvier n’ont pas permis de ré-humidifier suffisamment les sols pour les ramener jusqu’à une situation normale pour la saison sur une période prolongée.
Les précipitations entre le 20 et 25 février ont eu un très faible impact sur l’état des sols en moyenne sur la France.
Les précipitations de mars 2023 ont permis de considérablement ré-humidifier les sols. En moyenne sur la France, les sols sont dans une situation normale pour la saison. Au 19 mars 2023, les sols sont toujours plus secs que la normale sur le sud de l’Occitanie, le Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côtes d’Azur, les départements de plaines de Auvergne-Rhône-Alpes. Ils sont toutefois plus humides que la normale sur le reste du Pays.
En Languedoc-Roussillon et  Provence-Alpes-Côtes-d’Azur la situation est remarquable, comparable à une situation normale de fin mai.

Plus le quantile est bas (plage de couleur rouge), plus cela correspond à une situation de sécheresse rarement observée à cette période de l’année.
Un quantile proche de 5 correspond à une situation habituellement observée à cette période de l’année.
Un quantile élevé (plage de couleur bleue) correspond à des sols plus humides qu’habituellement à cette période de l’année.

Est-ce que la situation actuelle est différente que celle de l’an dernier, en mars 2022 ?

En moyenne sur le territoire, le cumul de précipitations sur la période dite « de recharge » (depuis début septembre) est légèrement supérieur sur la recharge 2022 / 2023 (avec un déficit de 11% soit 61 mm de moins) par rapport à la recharge 2021 / 2022 (déficit de 19 % soit 110 mm de moins).
En revanche, le niveau des nappes en début de période de recharge (septembre) était très différent en 2021 et en 2022, avec des niveaux significativement plus bas en 2022.